Développement durable : Vers une mesure de l’intensité carbone des activités municipales au Québec
Selon un récent rapport de KPMG International, le succès dans l’atteinte des cibles mondiales et nationales de carboneutralité repose en grande partie sur les décisions et actions des villes en matière de gestion des risques climatiques. Selon certaines estimations, les émissions émanant des services offerts par l’administration municipale représentent environ 3 % des émissions totales d’une collectivité. La gestion de la carboneutralité par l’administration municipale peut avoir un effet d’entraînement important sur la population et le secteur privé en général.
Dans ce rapport, les auteurs proposent un « tableau de bord des émissions de carbone » découlant des activités propres à la gestion d’une ville. Sont incluses les émissions de portée 1, soit celles qui relèvent directement de l’organisation (essentiellement, les émissions découlant de l’utilisation de carburant par les véhicules municipaux, de la gestion des déchets et matières résiduelles et des activités industrielles qui pourraient être conduites par une ville) et les émissions de portée 2, soit celles découlant de la consommation d’énergie (électricité et gaz) par l’infrastructure physique (immeubles) d’une organisation. Quatre villes représentatives des grandes catégories de municipalités québécoises ont été retenues : Trois-Rivières, Victoriaville, Varennes et Nicolet.
Leurs analyses révèlent que l’intensité carbone par dollar dépensé est conditionnelle à certains choix stratégiques : utilisation d’électricité ou de gaz naturel pour le chauffage des bâtiments, utilisation de véhicules électriques ou à essence, collecte et gestion de déchets sélective avec ou sans obligation de compostage. D’autres dimensions, comme la superficie de la municipalité, peuvent également avoir un effet sur l’intensité carbone des dépenses, mais la mesure de leur impact aurait nécessité un échantillonnage plus grand. Les auteurs identifient quatre principaux enjeux susceptibles d’affecter la fiabilité de la mesure des émissions de carbone : 1) la traçabilité de l’intensité carbone des activités municipales à travers le système d’information financière ; 2) la disponibilité de l’intensité carbone lorsque les activités municipales sont externalisées ; 3) le conditionnement ou le traitement appliqués dans la gestion des déchets solides ou eaux usées ; et 4) la classification comptable elle-même.