Le produit intérieur brut (PIB) reste la principale mesure de la performance économique, pourtant sa nature agrégée, nationale et exclusivement axée sur le marché occulte des dimensions cruciales telles que la prospérité, l'équité et la durabilité environnementale. S'appuyant sur les récentes avancées en science des données et sur la littérature croissante consacrée au « au-delà du PIB », cet article plaide en faveur d'un changement générationnel dans la mesure économique, baptisé « PIB 5.0 ». Cette nouvelle approche du PIB intègre des microdonnées géolocalisées à haute fréquence et des méthodes d'intelligence artificielle afin de générer des tableaux de bord en temps réel sur l'activité économique, le bien-être social et les limites planétaires. Le cadre adopte une approche inductive et ascendante, combinant les transactions au niveau des entreprises, l'imagerie satellite, les données des capteurs et les indicateurs sociaux. Ces divers flux de données sont fusionnés à l'aide de techniques d'apprentissage automatique explicables afin de construire des indices composites qui reflètent l'hétérogénéité régionale et internalisent les externalités négatives. L'article examine les fondements méthodologiques, les défis en matière de gouvernance et les garde-fous contre les biais algorithmiques associés au PIB 5.0. Il met en évidence la pertinence politique du cadre à travers des applications schématiques dans les domaines monétaires, fiscaux et environnementaux. En alignant les pratiques de mesure sur les complexités du XXIe siècle, le PIB 5.0 propose une voie vers une gouvernance économique plus réactive, inclusive et durable.